Les émulations des reverbs du genre "Space echo" à bandes...

Pour ma part j'ai l'émulation faite par AudioThing (Outer Space) (qui est beaucoup plus cher, mais qui contient beaucoup plus de paramétrages possibles). Et celle de Audiothing est vraiment magnifique et très versatile (Hors-sujet : j'ai toujours trouvé ce terme versatile rigolo, je ne sais pas pourquoi...). Pour tout dire, elle est extraordinaire.

Je connais aussi celle de GSi. Et puis celle d'Arturia (Delay TAPE-201)... mais je ne les ai utilisées ni l'une ni l'autre. C'est une chambre d'écho qui reste encore aujourd'hui assez facile à trouver à bon marché en parfait état sur le marché de l'occasion, ça explique certainement pourquoi beaucoup de développeurs y vont de leur petite émulation.


Je n'ai jamais essayé celle de Cherry Audio mais connaissant la qualité des plugins de la marque ça ne m'étonnerait pas que pour les 9 euros on en ait effectivement plus que pour son argent. A mon avis c'est une offre tout à fait intéressante. Pour quelqu'un qui n'a aucune émulation de cette célèbre chambre d'écho, c'est sûr qu'il faut sauter sur cette occasion.

Mon autre chambre d'écho préférée est la Binson Echorec T7E, un modèle très vieux puisqu'il date de 1960... et souvenez-vous, c'est celle utilisée par David Gilmour depuis Atom Heart Mother (album fabuleux en 1970) et de façon intensive dans le très long morceau Echoes (justement) de l'album Meddle (et qu'il a ensuite utilisée dans tous les albums jusqu'à Animals en 1977) et qu'on voit parfaitement aussi dans le concert fait sans public dans le théâtre antique de Pompei. J'ai l'émulation faite par Audiority (Echoes T7E) et c'est un pied d'enfer. Pour un guitariste et pour tout musicien passionné d'Ambient ces deux chambres d'écho sont certainement les deux chambres d'écho de rêve ! Mais elles étaient pénibles à utiliser, et c'est vraiment chouette de les avoir maintenant en plugins de grande qualité sans les tortures morales qu'infligeaient les bandes magnétiques.

Une belle démo de la RE-201 à la guitare :



Une autre démo dans un style plus jazz... mais très très cool, on est presque dans de l'Ambient :



Une autre démo montrant les différents modes de la RE-201 :



Une autre démo beaucoup plus longue, et plus énergique, mais passionnante aussi :



Voici ce que donne la RE-201 avec un Rhodes (que c'est beaueaueau !)



Et pour finir cette démo... de l'émulation faite par Cherry Audio (et il faut avouer que c'est vraiment très convaincant, pour le prix il ne faut absolument pas hésiter !)




Allez, rien que pour le plaisir, un petit retour sur les plus belles années du prog-rock avec... la Binson Echorec :

Quel moment magique ce Echoes à Pompéi 

Pour rester dans le thème des échos à bandes, une reconstitution du système à 2 magnétos de Fripp (vous avez vu ces vidéos at home avec sa chérie ? ... la fin d'un mythe   ... oui, là je suis HS    )

c'est là, en VST 32 bits seulement : Download Free Delay plugin: Elottronix by Elogoxa (plugins4free.com)

Ah... Robert Fripp, le grand copain de Brian Eno, et Frippertronics, et toutes nos belles années d'ados !
Les 33 tours qu'on passait en boucle !

Ah ben tiens, ça c'est une super découverte ! C'est justement l'émulation du Frippertronics !



Téléchargement immédiat ! Un grand merci !

Je me rappelle aussi d'un truc d'environ 20 minutes que Brian Eno avait enregistré aussi avec un montage du même genre dans les années 70 (la première moitié de la décennie bien sûr) et que j'ai retrouvé en vidéo il y a un an ou deux... Faudrait que je retrouve ça dans mes liens...

Ca y est, j'ai retrouvé, c'était dans l'album Discreet Music.

https://reverbmachine.com/blog/deconstructing-brian-enos-discreet-music/

Petit échantillon de ce que donne le morceau reconstitué avec des plugins VST émulant le Synthi AKS (Arturia ou Xils-Lab par exemple) et le Frippertronics :



La page web dont j'ai donné le lien ci-dessus est passionnante à lire... et à écouter.

Et il faut absolument avoir l'album original ! Ou à défaut une version Youtube complète (mais l'original est idéal pour vraiment l'apprécier).

Dans le genre il y a les 52 "Music for quite moments" de Fripp 
https://youtu.be/a1wTYW7-o4g

Je crois qu'il y en a aussi dans un ou deux morceaux du double album Apollo d'Eno. Et puis sa version très "étrange" du Canon de Pachelbel, sur la face B de Discreet Music justement. Toujours avec le Frippertronics.


Et l'album que je préfère de Fripp c'est Let the Power Fall, où il fait la part belle au Frippertronics avec d'innombrables expérimentations.

Et puis toute sa collection beaucoup plus tardive des Soundscapes. Au moins une dizaine d'albums de toute beauté.

Eh bien justement, les soundscapes, je ne les trouve plus. Ils étaient sur DMG : DGM Live
Il y a bien ces extraits : DGM Live
C'est probablement ce dont tu parles, mais j'ai en tête des "evenings", si tu vois ...

Sur les deux shops de DGM (aux Etats-Unis et en Angleterre) je n'arrive jamais à trouver les Soundscapes. Le seul endroit où je réussis à en trouver de temps en temps (et à très bon prix parfois) c'est sur Rakuten, ici :
https://fr.shopping.rakuten.com/s/robert+fripp
et sur eBay, ici :
https://www.ebay.fr/sch/i.html?_nkw=Robert+Fripp&_sacat=0

Mais comme je ne passe pas mon temps à surveiller eBay, je me suis contenté de taper Robert Fripp dans le champ de recherche et j'ai enregistré la recherche (au haut de la liste, juste à côté du nombre de résultats). Comme ça quand il y a un nouvel item qui est ajouté par un vendeur, je reçois un e-mail. Tu vas dans tes recherches enregistrées (ici) et sous la recherche que tu viens d'enregistrer tu cliques sur les trois petits points pour valider le fait que tu souhaites être informé par e-mail.

Cette fonction d'alerte sur une recherche n'existe pas sur Rakuten (on ne peut y créer une alerte que produit par produit).

Et sur Amazon on en trouve... mais vendus par des vendeurs tiers à des prix délirants. Hé hé... comme il y a beaucoup moins de vendeurs tiers sur Amazon que sur Rakuten et eBay, ils en profitent.

Merci !
Il fut un temps il les mettait en écoute complète sur DMG.

Oui, mais probablement que beaucoup de gens en ont profité pour télécharger les fichiers son des morceaux en vente. Tu sais, avec la mode des baladeurs et le fait que 90% des gens se contentent de MP3 de qualité réduite sur leur smartphone, ça ne m'étonnerait pas que les téléchargements de la préécoute gratuite aient largement dépassé les ventes, vu qu'ils étaient complets. C'est un peu comme sur BandCamp, les morceaux de démo sont complets et déjà téléchargeables en MP3 128Kb/s avec n'importe quel plugin de téléchargement des browsers internet sans même avoir acheté le morceau ou l'album. C'est un sérieux problème...
Parfois les url des mp3 sont même en clair dans le code source de la page...

Tu ne connaissais pas petit plug Elotronnix, Jacques ? Un classique freeware à l'époque...

Tu ne parlerais pas de l'album "Evening Star", Bernard ? Bien chouette "Music For Quiet Moments 52 - Time And Time Again"...
Et le live à Pompéi, j'adore (Meddle surtout)...

Et vous me faites pesner que je connais très peu le travail de Fripp sans Eno et sans King Crimson... Bonne idée que de s'y pencher.


Sinon, je suis moins enthousiaste que toi à propos de "Disreet Music", Jacques. Voilà ce que j'en disais il y a quelques années :
http://eric.bricet.free.fr/musique-pop3.html#Brian_Eno

Eric a écrit:Tu ne parlerais pas de l'album "Evening Star", Bernard ? 

"Du coup", j'ai mieux cherché et il s'agissait de "Evensong"
DGM Live

J'écoutais quelquefois la version complète en ligne il fut un temps, mais il n'y a plus que des extraits.
@+

Eric a écrit:Tu ne connaissais pas petit plug Elotronnix, Jacques ? Un classique freeware à l'époque...

Tu ne parlerais pas de l'album "Evening Star", Bernard ? Bien chouette "Music For Quiet Moments 52 - Time And Time Again"...
Et le live à Pompéi, j'adore (Meddle surtout)...

Et vous me faites pesner que je connais très peu le travail de Fripp sans Eno et sans King Crimson... Bonne idée que de s'y pencher.


Sinon, je suis moins enthousiaste que toi à propos de "Disreet Music", Jacques. Voilà ce que j'en disais il y a quelques années :
http://eric.bricet.free.fr/musique-pop3.html#Brian_Eno

Tu as une très belle plume, j'aime beaucoup ton style d'écriture et ta façon de présenter ce que tu ressens à l'écoute des albums.

C'est marrant, à propos de Discreet Music, je n'ai pas du tout ressenti l'album de la même façon que toi. Peut-être parce que j'ai plus d'informations, ayant assisté à un de leurs concerts de l'époque. Discreet Music c'est un album qui est entièrement expérimental, et à ce titre je l'ai trouvé très intéressant. Il est clair que ce n'est pas un album qu'on écoute comme de l'Ambient, parce que cet album n'est pas encore de l'Ambient. Et il faut se replacer dans le contexte de l'époque. En 1975, époque où se produit une révolution dans la musique Krautrock, Electro et même jazz-fusion (Klaus Schulze change de style, Tangerine Dream change de style, Kraftwerk change de style, Gong change de style, Brand-X change de style, Jarre se met à l'Electro et produit un album révolutionnaire pour le public) ce qu'on trouvait dans les bacs c'était des albums de pop, de variété, de rock, de prog-rock, et un peu de Krautrock dans un coin. Les groupes et les musiciens de Krautrock eux-mêmes expérimentaient des nouvelles méthodes de production d'effets, mais n'utilisaient ces effets que parcimonieusement. Et en matière de synthétiseurs, pour créer des effets "étranges" il n'y avait guère que le VCS 3, les autres synthés étaient clairement des synthés faits pour la musique, pas pour des effets. Mais Brian Eno avait été l'un des premiers musiciens à utiliser le VCS 3 et il voulait expérimenter d'autres méthodes, et notamment tenter de rendre plus populaires et plus démocratiques certaines méthodes de Xenakis, de Stockhausen, de Schaeffer et de Boulez, les chantres de la musique dite "multi-sérielle" ou tout dans la partition est basé sur des répétitions à l'infini de séries imbriquées les unes dans les autres en utilisant des moyens traditionnels et non seulement des synthétiseurs... et Fripp de son côté expérimentait des méthodes de production d'effets basés sur les techniques d'enregistrement très originales de Terry Riley (c'est d'ailleurs comme ça qu'est né le Frippertronics, invention à laquelle Brian Eno lui-même a beaucoup contribué il faut le savoir). En 1955 Xenakis avait fait un petit texte en français, court mais passionnant, qui était presque prophétique, sur ce que deviendrait un jour la musique sérielle avec de nouvelles techniques à inventer, et ce texte on le trouve ici. Ce petit texte avait profondément marqué Eno. L'invention de son copain Robert Fripp était donc une aubaine arrivée de façon miraculeuse ! Eno a tenu le pari de Xenakis. Discreet Music ce n'est pas un album de musique, c'est probablement pour ça que tu ne l'as pas trouvé passionnant... parce que tu l'as écouté comme tu écouterais tout album de musique. Discreet Music n'est pas un album de musique, c'est un album d'expériences techniques très diverses toutes entièrement basées sur une unique méthode, le Frippertronics, et toutes sortes de variations possibles autour de cette méthode pour créer des séries de répétitions à l'infini imbriquées les unes dans les autres, depuis un simple thème musical de quelques notes... jusqu'à la transformation complète d'une oeuvre symphonique qui elle-même a été soigneusement choisie par Eno justement parce qu'elle repose elle aussi sur la répétition d'un unique thème, le Canon de Pachelbel.

A l'époque Fripp et Eno faisaient, en 1975, une tournée commune à travers l'Europe. J'ai eu la chance, alors que je n'avais que 15 ans, d'aller les voir en concert à Paris en mai 1975, accompagnant mon frère qui était lui aussi passionné de musique, normal vu notre amour pour notre mère commune qui nous avait transmis cette passion. Et pendant leur tournée ils faisaient des démonstrations au public de leur Frippertronics dans certains concerts, suivant le planning serré du concert ou bien suivant l'état de fonctionnement (très instable) du montage. C'était fastidieux et parfois ils ont eu des petits incidents avec des bandes mais leur humour à tous les deux permettait à chaque fois de faire patienter le public les minutes nécessaires pour corriger le problème (ils se sont fait siffler et huer par des personnes indélicates du public dans un des concerts, je ne sais plus lequel). Ils y ont aussi joué en avant-première des passages de leur futur album Evening Star.

Une fois que Eno et Fripp ont considéré le pari de Xenakis tenu, ils sont revenus à la musique proprement dite. Fripp continuant à exploiter son invention, et Eno planchant sur des nouvelles méthodes de composition (il est l'un des plus grands rénovateurs modernes de la vieille notation piano-roll). Et Eno travaillait déjà depuis un bon moment sur la musique "Ambient" qu'il s'apprêtait à publier, notamment grâce à toutes ses innovations dans l'évolution de la notation piano-roll. Il en a présenté des morceaux lors de leur tournée commune.

Voilà voilà.

Eric a écrit:Et vous me faites pesner que je connais très peu le travail de Fripp sans Eno et sans King Crimson... Bonne idée que de s'y pencher.

Alors il faut que tu écoutes surtout l'album "God Save the Queen" et l'album "Let the Power Fall". Et puis le célèbre double-album "Exposure", où Eno est présent mais de façon beaucoup plus discrète (la voix dans l'intro et l'outro de l'album, et les synthés dans seulement deux morceaux sur les 25) et où en revanche on trouve des contributions de Phil Collins, de Peter Gabriel et de Daryl Hall. Et le magnifique album entièrement instrumental "The League of Gentlemen" du groupe du même nom, groupe formé par Fripp qui n'a vécu que le temps de cet album (album absolument extraordinaire à ne pas confondre avec la compilation "God Save The King/League of Gentlemen" qui a été faite quatre ans plus tard et qui ne reprend que quelques morceaux de l'album).

Merci beaucoup pour toutes ces précisions, Jacques. Je savais pour l'époque de transition que fut 1975 (hélas, je n'ai pas aimé l'évolution des TD, Schulze, Gong et autres à partir de là, à de rares exceptions près, disons jusqu'à 77 pour d'autres groupes), et pour le fait que Discreet Music n'est pas à écouter vraiment comme de la musique (d'où mon allusion à l'idée de musique d'ameublement, qu'on trouve aussi chez Cage) mais pas le reste, car je n'ai pas du tout une approche historique du monde, ce qui manque évidemment pour comprendre certains aspects. Merci aussi pour le texte de Xenakis. 

A ton attention, celle de Bernard et celle de nos autres lecteurs, je viens de mettre en ligne sur mon webspace une thèse de doctorat qui devrait vous passionner, celle d'Anne-Sylvie BARTHEL-CALVET sur l'importance du rythme et de l'étude approfondie des périodicités et des répétitions, y compris des échos, dans l'oeuvre de Xenakis :

http://hsjp.eu/mao/StudioVirtuelAudio/Le_rythme_dans_loeuvre_et_la_pensee_de_Iannis_Xenakis.pdf

Ce travail de Xenakis sur l'aspect temps, la construction de rythmes mathématiques, et les répétitions a été une des influences les plus importantes de Fripp et d'Eno dès la fin des années 60. Avec cette lecture tu vas certainement beaucoup mieux comprendre la motivation dans le développement du Frippertronics et des quelques albums qui l'utilisent abondamment.

Merci Jacques, le sommaire me plait déjà. Ce qu'il va falloir ... c'est du temps   mais j'en trouverai !

Pour le Frippertronic, je trouve cela intéressant d'un point de vue historique, mais avec nos outils actuels on peut aller on va beaucoup plus loin : copies-décalages de fichiers dans la DAW avec synchros irrégulières ou aléatoires, traitement individuel de chaque occurrence, maîtrise exacte de la structure, etc ...

(en toute modestie hein  )

Tout à fait. Ce qui est intéressant c'est le côté historique de la chose. Ca fait partie des étapes qui ont permis d'arriver peu à peu où on en est aujourd'hui.

Je crains (sans avoir regardé) que ça ne soit un peu trop pointu pour moi.

Je suis sur, apres avoir un peu regardé, que c'est vraiment trop pointu pour moi

Faut virer ce qui pique