Aery blue

Dès la première seconde on est plongé dans un bleu azur profond, transporté très haut dans un ciel sans fin. Très loin, mille mètres plus bas, des paysages de notre Terre défilent lentement, villages après villages, champs cultivés alternant avec quelques collines jusqu'à l'horizon, et le monde semble bien petit d'où je suis. Je lève la tête, plissant les yeux derrière mes lunettes à peine teintées*... Très loin encore, mais cent kilomètres au-dessus, se trouve l'immensité d'un ciel bleu azur sans le moindre nuage et que je ne pourrai jamais atteindre. Dans mon planeur léger aux ailes immenses flottant depuis une demi-heure dans cet entre deux, profitant ça et là des thermiques qui maintiennent sans effort mon altitude, mon esprit est en paix. Conscient de ma position provisoirement privilégiée très haut au-dessus de ce monde bien plus agité que ce que me montrent les apparences, ma main enfermant délicatement la commande de vol sans la serrer, je suis comme dans une profonde méditation. J'ai envie que ce vol ne finisse jamais. A peine un léger bruit de frottement d'air trouble le silence de temps à autre comme une caresse sur le côté de la cabine de pilotage. Je me prends à envier les oiseaux migrateurs. Casque sur les oreilles, la musique douce et tranquille d'un ami, et elle seule, m'accompagne...

Jacques

*Polarisantes, elles ne se teintent vraiment que face au soleil.


Rhâ, là là... Cette musique m'a fait revivre des vieux souvenirs...

La aussi ca prend un cerain temps (reference au post de gerard) 25mn quand même :)

Mais ca vaut le coup. L'ambiance prend son temps a se déployer,  lentement mais surement jusqu'a la partie ou la guitare apparait, et ça nous tient jusqu'a la fin.
Belle performance. Je suis admiratif devant cette capacité a maintenir un cap pendant 25mn, et a maintenir un équilibre en toutes ces sonorités, sans créer l'ennui.
Ca m'as un peu replongé a l'époque "Berlin School". D'ailleurs est ce que tu t'en revendique ?

Ca m'as aussi évoqué Popol Vuh a cause de certaine sonorités mais surtout a cause de leurs collaboration avec Herzog. On ressent aussi dans ton morceaux ces ambiance de perdition dans une nature monumentale.

mon ressenti est légèrement différent de celui de Jacques, mais on est d'accord sur un point... La Nature est omniprésente

Vous voulez dire que c'est de la musique "planante"


Dans le top 5 de mes préférences cinématographiques ... que dis-je, LE top 1, c'est Aguirre la colère de Dieu de Werner Herzog, et ça n'a jamais changé. Tout dans ce film. Y compris Popol Vuh. Donc voilà.

J'ai acheté mon premier synthé (un Crumar Multiman-S) après avoir été sous le choc de Black Dance de Maître Klaus, à l'époque de sa sortie (et mon premier magnéto en raison de Tubular Bells).
Je ne peux pas me cacher de ces influences "Berlin school".
Il y a cependant des codes qui ne sont plus les mêmes, avec l'apport de l'ambient. Les changements radicaux d'accords en cours de morceau par exemple, typiques en Berlin school. Ici ce ne sont que des glissements au sein d'un même mode (Do phrygien en l'occurrence).

La "Nature" ici, c'est "profitons-en tant que le ciel est bleu" ...

LFO a écrit:Vous voulez dire que c'est de la musique "planante"

J'ais pas osé utilisé le terme, mais oui c'est bien comme qu'on l'apellait haha.

LFO a écrit:
Je ne peux pas me cacher de ces influences "Berlin school".
Il y a cependant des codes qui ne sont plus les mêmes, avec l'apport de l'ambient. Les changements radicaux d'accords en cours de morceau par exemple, typiques en Berlin school. Ici ce ne sont que des glissements au sein d'un même mode (Do phrygien en l'occurrence).

L'unité tonale/modale - donc l'absence de changements radicaux d'accord - est un des éléments qui donnent à cette pièce son caractère apaisant.
Les dix premières minutes : ça vous enveloppe de sérénité, dans ce qui pourrait être une dernière berceuse.
Et puis ça se réveille un peu : Non, ce ne sera pas encore pour ce soir !  
Mais le moment venu (pas tout de suite, bien sûr) une telle sérénité pourrait bien nous aider à partir en paix ...

Content d'avoir pu t'apporter ces quelques minutes de sérénité.

Le lien n'existe plus ?

Effectivement Arnaud : Internet m'a rendu ma liberté.

Mais je viens de te le mettre en ligne ici : Aery blue

Et sinon, une chose qui peut t'intéresser : c'est destiné spécifiquement à la chaine YT du compositeur (ça date de hier, il n'a certainement pas encore eu le temps de le publié, c'est pour sa fille Montserrat (également patronne de la Catalogne) qui fête ses 45 ans aujourd'hui même) : Montserrat (guitare classique)

Merci et bonne journée.

Merci beaucoup Bernard pour les liens. Je viens d'écouter Montserrat, quelle belle pièce et quel beau son !

Maintenant c'est l'Aery qui passe et dès les premières notes on décolle déjà.

EDIT : j'ai un petit faible pour l'apparition de la guitare réverbérée, qui apporte la petite touche acoustique "humaine" et harmonique en contraste avec l'ambiance très synthétique avec sa boucle très entêtante. Comme d'autres l'ont mentionné, en fait les 25 mn passent sans qu'on s'en rende compte ni qu'on s'ennuie.

J'aime bien l'expression "Internet m'a rendu ma liberté", il faut de la volonté pour s'évader.

D'un autre côté c'est bien d'avoir quelques trucs en ligne pour que la famille et les copains puissent écouter (et comprennent pourquoi on reste parfois cloitré dans nos piaules toute la journée).

Merci  

(pour la famille et les copains, il y a toujours de la victuaille )

Arnaud a écrit:Le lien n'existe plus ?

Et hop, il est revenu de vacances ...

https://espaces-sonores.bandcamp.com/

Impossible d'échapper à Internet.

Tu veux reprendre ta liberté d'Internet.

Mais Internet te court après...

... et finit toujours par te rattraper.


C'est comme Numéro 9 dans Le Prisonnier.

On n'échappe pas à la bulle Internet.

Ton image, ça ferait une belle pochette

Oui, très chouette pochette (j'ai la série en DVD).
C'est ça qui me scie avec les "filmeurs" (cadreurs), c'est que plein plein de photogrammes tirés de leurs plans donnent des leçons de composition aux photographes...  
J'ai souvent l'impression que le cinéma est fait par des gens bien meilleurs que les photographes, et qui font moins de chichi qu'eux : le photographe est tout content quand il a fait un bon cliché, bien composé, alors que le filmeur fait ça sans arrêt, et en mouvement. D'accord c'est mis en scène, mais quel talent chez beaucoup d'entre eux !

Ben j'y pense, ça serait pas mal que je l'écoute, cet Aery Blue, maintenant que j'ai du temps...