C'est Yvonig ka raison ...

... rapport à sa signature :

Il est scientifiquement prouvé que le lundi est nocif pour notre santé (mon-quotidien.net)

Allez, ma pt'ite blagounette du jour...

C'est la première fois que l'on me dit que j'ai raison sans que j'ai demandé quoi que ce soit. Ça fait drôle. je me sens tout chose.

Sinon, d'après Mark Twain, l'endroit le plus dangereux du monde serait le lit : 80% des gens y meurent.

l'endroit le plus dangereux du monde serait le lit : 80% des gens y meurent.

Ben pour une fois que j'ai envie de suivre la majorité...  

Sinon, pas surpris que le lundi soit si mauvais pour la santé. A vrai dire, pour moi ça aurait plutôt été le dimanche soir...

Curieusement c'est le dimanche soir que la population (mondiale) consomme le plus d'anxiolytiques et de somnifères. Et tout aussi curieusement c'est le lundi matin qu'il y a le plus de pannes de réveil et donc de retards à l'arrivée au boulot (c'est aussi le lundi matin qu'il y a le plus d'accidents du travail et non pas le vendredi après-midi comme on l'a longtemps cru).

Il y a certainement une logique derrière tout ça.


S'pa ?



Qu'est-ce que c'est chouette, la retraite !

Là moi je vois qu'une seule solution, faut supprimer les weekends ! 

Toutafé, on met le week-end les jeudi et vendredi et hop 

Quand on ne travaillera plus le lendemain des jours de repos, la fatigue sera vaincue.

C'est donc bien Yvoinig qu'a raison... Bon sang que j'ai détesté les dimanches soirs, de l'enfance à la retraite ! Même dès le dimanche après-midi en fait, vu que je corrigeais des copies tous les dimanches... En plus en tant que prof t'as l'impression d'être toujours à l'école et d'avoir des devoirs à faire pouir le lundi matin... 

Pu*a*n les piles de copies ... LA PLAIE dans notre boulot (et pourtant c'est là qu'on voit si on a bien bossé).

Les mieux lotis ce sont les profs de sport.

(et pourtant c'est là qu'on voit si on a bien bossé)

En philo même pas : une large majorité d'élèves ne bosse pas cette matière dont, de toute façon, l'exercice principal qu'est la dissertation est trop difficile pour des élèves moyens (rien de péjoratif ici), au sens où c'est une épreuve élitiste d'un autre temps que seuls peuvent traiter correctement les meilleurs élèves. Alors, que le prof soit bon ou pas, les notes sont simlilaires, étant donné que le contenu des copies ne reflète pas, la plupart du temps, celui du cours, celui-là étant presque exclusivement de "l"inspiration" (c'est d'ailleurs bien ce qu'on demande à la sortie de l'épreuve : "est-ce que ce sujet vous a inspiré ?")...

Il y a aussi dans la philo un aspect politique qui, je pense, a encore plus qu'autrefois un impact considérable sur les notes. Avec une influence considérable des opinions politiques personnelles du professeur... sans parler de l'influence profonde du comportement de l'Education Nationale, de ses ministres successifs, et des intervenants extérieurs au profil de plus en plus souvent orienté dans un sens que ne maîtrise plus personne dans l'encadrement.

Je me souviens de sujets de philo à mon époque (mon bac date de 1978) où on traitait encore en majorité de sujets beaucoup plus en rapport avec les qualités humaines (et les défauts humains), avec l'épistémologie, avec les notions du temps et de l'espace, avec l'influence du passé sur le présent et sur le futur (les relations entre les causes et les conséquences), avec les différences entre causalité et corrélation, avec la perception de notre corps, avec la conscience de soi, avec l'interprétation du monde, avec la perception de la mort, avec les notions de travail et de repos, avec la définition de la vie, avec l'amour de soi et l'amour des autres, avec les différences qu'on se fait entre les mots "réalité" et "vérité", avec l'influence des croyances (et a contrario, celle de l'expérience pragmatique) sur le raisonnement, avec les relations entre matière et esprit, avec la notion de conscience chez les animaux, avec les notions d'individualisme et de collectivité, avec les relations entre droits et devoirs, avec les différents types de conflits (symétrique, asymétrique, familial, en soi, pathologique, social...), avec la notion de "valeurs" et la défense de ces "valeurs", avec l'utilité ou la non-utilité des guerres (et leur impact sur le futur), avec les notions d'engagement envers la collectivité, avec la citoyenneté (on questionnait même sur ce que représente un drapeau), avec le sacrifice de soi (qu'il soit total ou partiel), avec la Justice et ses qualités et défauts, avec l'origine des défauts de la Justice, avec le patrimoine et son intérêt, avec l'Histoire et l'utilité de la connaître, avec la culture (qu'est-ce qu'un homme cultivé, par exemple), avec les notions de déterminisme et de finalisme, avec les limites de la liberté, avec les devoirs qu'impose un niveau de liberté, avec les devoirs qu'on est susceptible d'avoir envers soi-même et non seulement envers les autres, avec les remords et les regrets, avec les notions de morale d'une part et d'éthique d'autre part, avec la méchanceté, avec la notion de gratuité dans les actes, avec l'impact que peuvent avoir la parole et l'écrit, avec l'importance à donner ou pas à des affirmations non signées, avec la notion de bonheur (en soi et à l'échelle collective), etc. J'ai cité dans un total désordre ces sujets abordés à notre époque il y a plus de quarante ans, mais vous voyez l'esprit qui animait les cours de philo qu'on avait avant 1980.

Je me souviens de tous ces sujets sur lesquels on planchait à mon époque, pas seulement lors des examens mais aussi en cours, pendant tout le lycée.

Quand je vois le contenu des cours aujourd'hui. Nombre de ces sujets sont encore débattus, c'est vrai, mais souvent d'une façon survolée et surtout avec un angle politique fortement dominant, notamment avec la présence de plus en plus lourde depuis trois ans des revendications politiques, raciales, religieuses ou LGBTQQIP2SAA+AZERTY dont l'omniprésence dans les cours est désormais absolument patente... et pas seulement chez les élèves.
La philo m'a toujours passionné, j'ai passé ma vie à lire des auteurs, et depuis cinq ans je vois de mes yeux cette énorme différence entre notre époque révolue et le présent actuel en lisant des dissertations d'ados ici à l'hôpital qui continuent leurs cours quand ils sont présents en séjours hospitaliers courts mais aussi avec les enfants de certains internes. Les sujets eux-mêmes sont de plus en plus orientés de façon politique par les profs, avec des questions montrant souvent même clairement l'orientation politique du prof. Mais il est vrai que je vois aussi des sujets de dissertation bien plus représentatifs de la philo qu'on enseignait à notre époque, mais ces sujets non orientés politiquement deviennent de plus en plus minoritaires. Il y a donc bien encore des profs qui luttent contre l'abrutissement des élèves dans cette discipline dans la France d'aujourd'hui. Mais contrairement à ce que prétend l'Education Nationale je vois clairement que ces profs de philo vraiment amoureux de cette discipline multi-millénaire et non pas militants politiques... deviennent de plus en plus rares. Pire : ils ne sont même pas soutenus par l'encadrement et par les rectorats en cas de problèmes avec des élèves ou avec des parents d'élèves. Je ne suis pas étonné quand je vois à quel point on donne aujourd'hui allègrement le Bac à des ados qui il y a cinquante ans n'auraient même pas décroché le BEPC.

Aujourd'hui plus que jamais, être prof est vraiment devenu un sacerdoce. Dans toutes les matières.

Et des profs de philo exercent même ce sacerdoce au péril de leur vie...

Thierry a écrit:prof de techno, qui ressassait les mêmes cours depuis 15 ans

Bizarre ça 
(tes sources STP ??)

Il n'y a rien qui évolue autant que les technologies  

Jacques a écrit:souvent d'une façon survolée

c'est vrai et bien malheureux, et ce dans tous les domaines

Je pense que ça dépend beaucoup de ton environnement (région, type de population, grande ville, ville moyenne etc), Jacques, parce que les derniers souvenirs que j'ai (bon, avec le CLD, ça fait un petit bail maintenant) sont tout à fait conformes à ton premier paragrapahe, et la très grande majorité de mes collègues pratiquai(en)t bien ce type d'enseignement-là. Et j'espère bien que c'est toujours le cas. Je n'ai personnellement pas eu à enseigner depuis la réforme des lycées et j'en suis bien content, car les changements structurels ont sûrement eu un impact très négatif sur l'enseignement (minimum 35 élèves par classe, effectif moyen pour un prof passé de 120-130 à au moins 200, indifférenciation des profils d'élèves peut-être), mais les notions, bien que réduites (et c'est tant mieux, car il y en avait trop) sont issues de celles des anciens programmes et permettent de toujours faire de la philo "pour de vrai". Je vois très mal tous les profs de philo actuels renoncer aux raisons qui les ont fait choisir cet enseignement, même si je sais qu'ils ont au moins fait la concession de donner des notes surévaluées ne signifiant plus grand chose, et, les années passant, ils savent de moins en moins ce qu'ils notent, les exigences de la dissert étant de plus en plus déconnectées de ce que les élèves font...


Cela dit, j'ai eu la chance d'enseigner dans une région où un prof de philo ne risque pas sa vie, et où ma parole a pu être aussi libre que je le souhaitais, et où les élèves se comportent encore globalement bien dans les filières générales à l'égard des adultes/personnels.

A propos de la politique de l'enseignement, il y en a toujours eu : influences du marxisme et de la psychanalyse dans les années 70-80 (et au-delà) par exemple...

Jacques (BlackWinny) a écrit:...devenu un sacerdoce....

"Ça sert d'os" est une expression qui prend de plus en plus de poids au fur et à mesure que l'âge de la retraite se fait vieux.

Yvonig a écrit:"Ça sert d'os" est une expression qui prend de plus en plus de poids au fur et à mesure que l'âge de la retraite se fait vieux. 

A part pour certains éléments de l'anatomie dont on pourrait se plaindre qu'il n'en possède pas...

Ranxtukur (Thierry) a écrit:

Yvonig a écrit:"Ça sert d'os" est une expression qui prend de plus en plus de poids au fur et à mesure que l'âge de la retraite se fait vieux. 

A part pour certains éléments de l'anatomie dont on pourrait se plaindre qu'il n'en possède pas...

Sauf Henri IV, qui a cru jusqu'à 40 ans qu'il avait un os à cet endroit-là. Du moins c'est une légende persistante (probablement rien de plus qu'une légende), il n'y en a aucune trace écrite contemporaine de son époque, et à la Révolution les révolutionnaires ont détruit à Saint-Denis ce qu'il restait de lui.

Jacques a écrit:Pire : ils ne sont même pas soutenus par l'encadrement et par les rectorats en cas de problèmes avec des élèves ou avec des parents d'élèves.

J'ai vu l'évolution se faire : au début de ma carrière, lorsqu'un prof était pris à parti lors d'un conseil de classe, par un élève ou parent d'élève, comme ça n'était de toute façon pas autorisé dans ce type de réunion, le proviseur prenait d'office le parti du prof (même si celui-ci était en tort, par réflexe institutionnel, les problèmes se réglant dans un autre cadre et d'une autre manière), lui-même ayant enseigné. Puis peu à peu on a vu des proviseurs purs gestionnaires ("des", pas "les") qui considèrent les parents d'élèves comme une clientèle à satisfaire, et qui laissent faire. Et il arrive de plus en plus souvent que l'enseignant (hors du cadre des conseils de classe) ait des comptes à rendre en étant confronté à l'élève d'égal à égal pour ce qui est de la valeur des propos.
Un ami prof de lycée dans le privé (boîte huppée) se voit de plus en plus souvent reprocher par des parents d'élèves de ne pas mettre de notes assez élevées à leur rejeton par rapport aux études qu'il veut faire, sans que le chef d'établissement y voie à redire, alors même que le collègue a une notation plutôt juste et pas sévère.
Bref, d'une manière générale, les enseignants ne sont pas couverts par leur hiérarchie, en effet, et il n'y a plus d'intermédiaire/garde-fou entre eux et les parents d'élèves, comme si le prof n'était pas censé détenir une expertise et n'était qu'un prestataire de service.

Quant aux décisions collégiales des profs concernant le passage d'un élève dans la classe supérieure, un entretien des parents avec le proviseur décrédibilisait d'un coup tous les collègues qui avaient préconisé un redoublement, annulé par le chef d'établissment...

Et là je n'évoque pas les problèmes liés aux différences de confessions, auxquels j'ai eu la chance d'échapper, étant dans une région tranquille sur ce plan...

Bref, la peur du lundi matin, pour les profs d'aujourd'hui, doit pas s'atténuer... Mais pour les non-profs non plus.

Le "avant" et le "maintenant"...
Il n'y a pas eu d'époque heureuse. Il y a toujours eu des profs minables, fainéants, racistes, incultes, etc, qui marquaient au fer rouge le cerveau de leurs élèves, surtout les plus pauvres.
Mais il y a toujours eu aussi des enseignants qui faisaient tout et un peu plus pour que TOUS leurs élèves s'en sortent.
Il y a toujours eu des cités difficiles.
Il y a toujours eu des hommes et femmes politiques débiles qui envoyaient leur petit jet d'urine pour marquer leur territoire et laisser une trace de leur incompétence risible.
Il y a toujours eu des parents pénibles, agressifs, des cons pas finis, et d'autres merveilleux.

Parfois, le passé fut même pire.

Je ne veux pas généraliser et plaindre les enseignants ou, à l'inverse, les dénigrer. Les enseignants, ça n'existe pas. Il y a un enseignant, et un autre, et un autre.
Certains méritent mille fois le rejet qu'ils suscitent, et d'autres devraient être applaudis pendant de très, très longues heures pour tous leurs sacrifices au quotidien.

C'pas faux...
Mais le cadre institutionnel connu des dernières décennies se dégrade tout de même pour de bon, indépendamment de la qualité des profs... Et ça c'est pas cool.

Jacques a écrit:les révolutionnaires ont détruit à Saint-Denis ce qu'il restait de lui.

De toute façon, la priapisme ne survit pas à la mort...

Je suis d'accord avec les "avant" et "maintenant" qui ont toujours existés.
Toutefois il y a des cycles.
Pour certaine administration vitales, santé, enseignement ente autres,  là on est clairement dans une pente descendante, parfaitement organisée. Le but final une fois que l'administration ne fonctionne plus correctement, etant de declarer : "vous voyez ca marche pas, faut privatiser".
Je sais, j'enfonce une porte ouverte, mais je pense plutôt a tout ces gens dont l'horizon se réduit petit a petit, comprendre dont les condition de travail se dégradent jours apres jour, et pour lequel même les bons, ceux qui essayent d'exercer correctement leurs metiers, ca devient quasi mission impossible.
Ca doit pas etre drôle tout les jours.

Et pour l’éducation Nationale, l’opération de "démantèlement" est bien engagée notamment grace a cette loi de 2019 permettant de prendre en lieu et place d’enseignants titularisés des "agent contractuels", peu  ou pas formé et pour des emplois permanents.
Pour plus de détails un article pas trop long :
https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/herault/montpellier/malgre-les-difficultes-de-recrutement-dans-l-education-nationale-des-enseignants-diplomes-n-ont-pas-d-affectation-2233174.html

Eric pourra aussi certainement en dire plus (ou pas si il a pas envie de pondre un pavé haha)

Ben j'en ai vu des comme ça... J'en ai même défendu un contre l'administration (à tort, vu les problèmes qu'avait le type), mais quand tu as aux alentours de 40 ans, n'as jamais enseigné, as juste le diplôme, et oublié depuis longtemps tes années de fac, as exercé d'autres métiers qui n'ont rien à voir, ben je vous laisse imaginer les problèmes... J'en ai vu avec des petits problèmes psy qui les rendaient en fait inaptes à ce métier, sans parler des compétences insuffisantes, et ce bien avant 2019... Alors pas tous, bien sûr, mais tous ceux que j'ai rencontrés dans ma discipline ont posé problème et ce sont les collègues qui ont dû limiter les dégâts... Aucun d'entre eux n'était arrivé là par désir d'enseigner mais par chômage et nécessité de bouffer et faire bouffer ses enfants, prenant ça comme une bouée de sauvetage et pas prêts à affronter/gérer des classes...
Bref, les expériences que j'ai eues n'étaient pas positives du tout, et douloureuses pour les personnes employées dans ce cadre...

Nulle envie de m'opposer de façon systématique, ça va de soit, mais tu généralises trop, Eric. Il y a certainement eu autant de gensses qui avaient envie de faire ce métier dans les contractuels, les "pas formés", les "de la dernière heure pour bouffer" que parmi les titulaires. Et autant d'incompétents des deux côtés quelle qu'en soit la raison.